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Kant et le mal radical

Conférence de J.M Clarinard 5 mars 2009

samedi 28 mars 2009

par (Jacqueline)

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La loi morale

Dans nos actions, il faut distinguer :
- les actes mécaniques qui ne posent pas de problème moral
- les actes qui supposent des choix et renvoient à ce que Kant appelle « l’arbitre » lequel répondra à la question : « Que dois-je faire ? »

Comment reconnaître si une action doit être faite ou non ? Toutes les fois qu’elle peut être érigée en règle universelle de conduite. Kant formule ainsi la loi morale : « Agis d’après une maxime telle que tu puisses toujours vouloir qu’elle soit une loi universelle » (Fondement de la métaphysique des mœurs). Ainsi, si je pose la question : Le vol est-il légitime ? Je répondrai non car je ne peux vouloir que le vol soit une loi universelle (ce serait la destruction de la propriété). Il y a contradiction entre l’action examinée et l’idée d’universalité : Cette action est donc mauvaise.

L’impératif catégorique

Certains devoirs obéissent à des conditions : « si on veut garder la santé il faut être sobre ». Si la condition varie, le contenu du devoir change. Ce sont des impératifs hypothétiques.
D’autres devoirs ne renvoient à aucune condition : ce sont les impératifs catégoriques. L’action morale est un impératif catégorique car elle n’est pas liée à une condition ; c’est un ordre que la conscience se donne à elle-même.
Selon Kant, c’est cette capacité de l’être humain à concevoir la loi morale qui le constitue comme personne. La personne, c’est donc un sujet de devoir

L’action morale

Pour qu’une action soit morale, il ne suffit pas qu’elle soit conforme à la loi, il faut encore qu’elle soit faite uniquement par respect pour la loi. L’action cesse d’être morale dès que s’y mêle le plus petit calcul d’intérêt. Ainsi, si vous rendez service à quelqu’un parce que vous l’aimez, l’action est conforme à la loi, mais elle n’est pas morale, car elle n’est pas faite uniquement par respect de la loi. Supposez au contraire un homme n’ayant plus de bonheur à attendre ici-bas, et qui n’attente pas à ses jours par la seule raison que la loi le défend, voilà le type de l’action morale. La loi demande donc à être obéie pour elle-même.

Le mal radical

Pour Kant, l’homme est bon par nature car il a une disposition pour le bien mais il est aussi mauvais par nature car il a un penchant pour le mal.
Selon lui, il existe 3 degrés dans le mal :
- La fragilité : elle est dans l’écart entre ce que je veux faire et ce que je fais réellement : « je fais le mal que je ne veux pas et je ne fais pas le bien que je veux » …
- L’impureté : Je respecte la loi morale pour « faire bien ». Ma morale repose sur un mensonge, le pire des mensonges étant de me mentir à moi-même.
- La « mauvaiseté » : Je renverse la hiérarchie des valeurs ; au lieu de soumettre mon affectivité à la raison, c’est mon affectivité qui l’emporte.

Le penchant de l’homme pour le mal, c’est donc cette résistance permanente au bien qui ne renvoie pas au péché originel que Kant récuse mais à quelque chose d’insondable.
Cependant il y a quelque chose de bien dans ce mal radical, c’est qu’il dépend de nous de lui résister ou non « Tu dois, donc tu peux » C’est notre résistance au mal qui fonde notre mérite.

Conclusion

Le philosophe des Lumières affirme la prééminence de l’action raisonnable et sa foi en la Raison indépendamment de la grâce. C’est une espérance extraordinaire mais qui contourne la question de l’origine du Mal.

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