Ma grand-mère

Sans doute ne savez vous pas que ma grand-mère paternelle était institutrice ? Moi je le sais depuis tout petit et c’est ce que je vais vous conter : non pas comment ma grand-mère est devenue institutrice, je l’ignore et il faudra que je l’invente pour le savoir enfin. Non, je vais vous raconter comment l’institutrice est devenue ma grand-mère.

Le père de mon père s’appelait Firmin David. C’était l’ainé d’une famille de paysans habitant au fin fond de la Vendée, dans un petit hameau nommé Les Tranchées. J’y suis allé une fois, avec mon père et mon parrain, un voyage dont je garde encore le souvenir ému… Nous avions couché dans une petite dépendance de la ferme, sous le regard hautain du Tsar et de la Tsarine. Pourquoi leurs portraits étaient ils accrochés au mur ? Je l’ignore. Mais je m’égare, revenons à mon histoire.

Le petit Firmin, donc, aimait l’école. Il aurait aimé poursuivre des études mais cela n’avait pas été possible : les travaux de la ferme, les bêtes à garder… Plus tard et comme tous les garçons de son age, il est parti faire son service militaire et s’est retrouvé à Le Blanc, une jolie ville de l’Indre où l’armée avait une garnison. Il devait être assez astucieux pour que le colonel le remarque et lui demande de tenir le cahier du régiment : il savait compter, lire et écrire. Pas très bien sans doute, et le colonel lui a conseillé d’aller voir la jeune institutrice qui venait d’être nommée dans l’école voisine.

C’est ce qu’il fit et ils se plurent. Ils se marièrent et eurent deux enfants, Suzanne, ma tante et aussi ma marraine, et André, mon père.

C’est ainsi que l’institutrice est devenue ma grand-mère. Parce qu’un petit paysan aimait l’école et avait dû la quitter trop tôt pour bien savoir écrire…

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