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Navigation cotière de l’été 2006
lundi 25 septembre 2006
par (
Il y a 0 message de forum. )Après avoir ramené le bateau à son port d’attache de Lorient, la navigation de l’été 2006 a été marquée par des problèmes récurrents de vibration moteur ...
Pré croisière
En ramenant le bateau de Pornic à Lorient, nous avions remarqué que le moteur se mettait à vibrer fortement (uniquement en marche avant et à chaud). Ce n’était pas une surprise, Minet m’en ayant parlé avant de vendre le bateau [1]. Nous ne savions pas alors que ce phénomène allait nous causer bien des soucis.
Fin juin, je pars pour Lorient avec la ferme intention de régler ce problème. Après contact avec le chantier (Normand), on décide :
De changer le tourteau, qui a tout l’air d’être faussé.
De changer la durite d’échappement moteur et celle de remplissage Gas Oil, qui sont cuites.
De baisser au maximum le moteur sur ses silents-blocs et de le réaligner.
De gruter le bateau et de le mettre à terre pendant 48 heures pour faire tous ces travaux.
Franck, du chantier Normand, se met au boulot pendant que je fais le minimum de bricolage nécessaire (remettre le bib à sa place à l’arrière. revoir l’alimentation défaillante du pilote de barre, etc.)
Après remise à l’eau, je constate malheureusement que les vibrations moteur sont toujours aussi violentes en marche avant. Franck, appelé à la rescousse, sugggère alors de changer l’arbre moteur (il avait diagnostiqué un très léger voile en le passant au tour) ainsi que l’hélice (d’autant que je souhaite remplacer la bipale par une tripale, plus performante en marche arrière).
Début août
De retour de Corse, on part à Lorient avec Jacqueline pour préparer le bateau, avant la croisière prévue avec Mimi et Jean. Les premiers jours nous permettent de :
Remettre en place la drisse de foc, qui avait été malencontreusement échangée avec celle de spi (ah ce Minet ...) [2]
Réparer l’annexe, complètement desséchée et décollée de toutes parts, après 20 ans de stockage dans la cave (là, franchement, Minet n’y était pour rien).
Renommer enfin le bateau de son vrai nom : Marie Sereine
Franck n’étant pas disponible, le changement de l’arbre d’hélice est remis pour l’arrivée de Mimi et Jean, tant pis, on partira un peu plus tard (et d’ailleurs, ne faut-il pas profiter du festival inter-celtique ?).
Arrivée de Mimi et Jean
Samedi et dimanche sont consacrés au festival.
Soirée irlandaise, avec deux excellents musiciens, l’un irlandais (violon), l’autre français (guitare).
Grande parade du dimanche matin : baguades et groupes folkloriques.
Danses celtiques, avec notamment un très bon groupe breton.
Lundi, on va échouer la Marie sur la cale de Sainte Catherine, où Franck nous rejoint.
A marée basse, arbre et hélice sont changés. Le temps en a profité pour se dégrader, et c’est par un bon force 6/7 que l’on décolle du quai. Damned, les vibrations sont toujours là !!!.
De dépit (et aussi faute d’être bien manœuvrants au moteur) on remonte le Blavet dans la boucaille (bruine, vent et pas plus de 200 m de visi), pour aller prendre un coffre à quelques milles plus en amont.
Dès le soir, je convoque le conseil des plus anciens de l’équipage, lequel à une large majorité décide de continuer la croisière coute que coute, fût-ce à la voile pure ! Ah ces anciens, je vous jure ...
Groix
Le lendemain donc, appareillage et descente du Blavet au moteur, qui tourne toujours merveilleusement bien puiqu’il a été lancé à froid. Mercalm, mer agittée, force 6 de SSW, bien sûr plein debout pour aller à Groix. La sortie par la passe sud en tirant des bords s’avère tonique.
On se fait copieusement rincer dans le coureau (vive la capote), je prédis que la mer va devenir comme un lac en arrivant sous Groix, mais le vent passe au SW, la cote ne nous abrite pas et ça fraîchit. Bref on arrive à quelques encâblures du port et je vais pour lancer le moteur. Rien, pas le moindre petit ronronnement de démarrage, panne électrique moteur totale ! Le vent nous dépalant insidieusement vers les cailloux à gauche de l’entrée du port, on empanne (dans un silence navré de l’équipage), cap retour vers Lorient ...
Je plonge sous le capot moteur (assez inconfortable) pour constater que le faisceau électrique s’est progressivement débranché avec les vibrations. Plug-in, tour de clé, tout remarche, demi-tour ! (mais évidemment, 20 minutes de portant, c’est une heure à retirer des bords pour revenir à proximité du port).
On relance le moteur juste avant la passe, il se remet évidemment à vibrer, tant pis, on accélère pour étaler la dérive, ouf nous voilà dans le port. Le gardien des lieux nous fait faire un tour compliqué pour aller prendre la dernière place libre, on chope in-extrémis la bouée dans un cafouillage qui fait la joie des équipages environnants (mais ils ont un moteur qui marche, eux !). Nous voici solidement amarrés à Port Tudy.
Le lendemain, mauvais temps, bruine, une journée à vélo s’impose. Le soir, on se fait cuire un beau crabe, on demande le temps de cuisson au voisin qui téléphone à sa maman ; le crabe est cuit à point, vive le portable !
Doëllan
Le temps a beausi, mais on décide de ne pas trop s’éloigner de Lorient compte tenu de nos ennuis moteurs. Appareillage pour Doëllan, bien sûr en tirant des bords. Le port se révèle charmant et, par tout petit coefficient, il n’est pas nécessaire de béquiller (du moins avec notre dériveur). Par contre, il faut s’amarrer entre deux bouées et obligatoirement le nez vers le large, faute de quoi le marin du port procède lui-même à la manœuvre...
Ballade autour du port ; Mimi et Jean vont se baigner dans une eau relativement fraiche où flottent encore quelques glaçons.
Le lendemain matin, discussion avec une charmante dame qui fait son pain elle-même, pendant que les femmes cherchent un robinet d’eau. On refait le plein, qui a duré quatre jours à quatre, sans faire d’excès ni de folies.
Rivière du Belon
Grand beau et mer plate pour aller au Belon (évidemment, ce n’est pas franchement de la croisière hauturière, mais la Bretagne sud est si belle ...). L’amer d’entrée n’est pas tout à fait là où je le cherche, mais en prenant la première à droite après l’amer (et non pas avant), tout se passe bien. On arrive à temps pour faire quelques courses au diable vauvert, et pour acheter un beau poisson.
Retour vers Lorient
Lever dès potron minet pour cette gigantesque étape, d’autant que la météo prévoit une remarquable absence de vent. On profite quand même des restes de la brise de terre, et en plus elle est portante ! On confie la barre au pilote automatique (qui s’en charge fort bien), et Jean passe aux choses sérieuses : il essaie tous nos apparaux de pêche, et c’est finalement la vieille paravane qui nous sort un maquereau, aussitôt mis à cuire dans le citron.
Vers midi, comme prévu, le vent nous lache et c’est au moteur (manié avec des précautions de jeune fille) que l’on remonte la rade de Lorient, l’ouverture du bassin à flôt n’attendant pas.
A peine amarrés au ponton, on voit débouler Geneviève et Patrick venus passer leur vacances en Bretagne. On dîne avec eux et leur cousin au village celte du festival, avant de rejoindre le théâtre pour un spectacle de chants féminins. Et voilà.
Et le moteur, alors ?
Après de nombreux appels au chantier Normand, on s’oriente de plus en plus vers un problème de silent-blocs (le lecteur remarquera que c’était ma première intuition), qui auraient été mal montés dès l’origine du bateau. Pour preuve, les silent-blocs avant ont un coefficient de dureté inadapté et devraient être à l’arrière, et lycée de Versailles ; diagnostic fortement confirmé après plusieurs échanges sur les nombreux forums internet réunissant une communauté trop peu connue de plaisanciers en mal de silent-blocs.
On en est là à l’heure où j’écris cet article, mais la décision est prise de procéder à leur changement lors d’un prochain voyage à Lorient. On croise les doigts.
[1] J’avais évoqué un problème de silents-blocs, ou un problème de jeu dans la bague hydolube, laquelle avait alors été changée par Minet
[2] Inutile de dire que, progressivement, tous les problèmes apparaissant sur le bateau ont aussitôt été imputés à ce pauvre Minet, même les plus improbables.