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Vers un nouvel ordre mondial ?

mardi 7 juillet 2020

par (Jean-François)

Il y a 3 messages de forum.

Après avoir essayé d’explorer la relance de notre économie puis sa re-localisation, j’ai envie d’aborder le nouvel environnement géo-stratégique qui nous attend. Comme vous voyez, je ne recule devant aucun défi !!!

La fin de l’Empire américain ?

En 2019, les Etats Unis, avec un PIB de 21.000 Mds de $, restent de loin la première puissance économique mondiale, devant la Chine (14.000 Mds de $). La zone "Union Européenne" (18.000 Mds de $) se situerait entre les deux

Classement des 8 premiers pays par PIB

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Les atouts des USA restent évidemment considérables, il suffit de citer :

  • La puissance militaire et le budget d"armement (686 Mds de $ en 2018, très supérieur à celui de la Chine : 175 Mds de $).
  • Le nombre d’entreprises leader sur leur marché (sur les 500 premières multinationales dans la monde, 230 sont américaines).
  • La capacité d’innovation (et surtout la capacité de concrétiser une idée apparue ailleurs) : l’ordinateur personnel, internet, le smartphone, le GPS, les semi-conducteurs...
  • L’indépendance énergétique, depuis la découverte et l’exploitation des gaz et pétroles de schistes.
  • Le dollar, monnaie de référence dans pratiquement tous les échanges commerciaux internationaux.
  • Le prestige des universités.
  • Etc.

Mais, en même temps, on sent qu’une certaine dynamique s’est cassée, depuis la médiocre présidence de W Bush et les erreurs d’Obama en politique extérieure (volte-face sur la Syrie, faiblesse vis à vis de la Russie annexant la Crimée, manque de réactions face aux provocations de la Corée du Nord et de la Chine). Le pire étant évidemment l’arrivée de D. Trump au pouvoir.

Ces faiblesses des Etats Unis, je les vois à 2 niveaux :

  • Dans les profondeurs de la société, conséquences d’un néolibéralisme triomphant (notamment depuis Reagan).
    • Une quasi absence de protection sociale face au chômage. La gestion aberrante de la couverture santé par des organismes privés (qui coûtent plus cher que la Sécu en France !). Une couverture payée par les employeurs, et qui tombe en cas de faillite ou de licenciement.
    • Avec le projet de Trump supprimant l’Obama-care, le nombre d’Américains n’ayant pas de couverture santé passerait de 28 à 52 millions !
      Trump contre l’Obama-care
    • Un mode de vie et une consommation individuelle incompatibles avec le respect de l’environnement. Nous consommons les ressources de la planète plus vite que celle-ci ne peut les régénérer. Si chacun vivait comme un Américain, il nous faudrait 5 planètes !
    • Un recours excessif aux énergies fossiles : pétrole conventionnel, charbon, pétrole et gaz de schistes.
  • De façon plus conjoncturelle, depuis la présidence de Trump.
    • Le plus grave est bien sûr la gestion catastrophique de la pandémie par Trump : recherche de bouc-émissaire en Chine, soutien aux contestataires armés défiant les Etats qui maintiennent le confinement, séance pathétique de bêtise d’un président proposant de détruire le virus avec un désinfectant des voies respiratoires...
    • Mais aussi l’Incohérence politique d’un président rejetant les accords avec l’Iran, au risque de renforcer les factions les plus dures du pays. La recherche d’un accord sans espoir avec la Corée du Nord. Le soutien au Brésil d’un président irresponsable face aux risques sanitaires de son pays....
    • Egalement l’exacerbation d’une fracture entre deux populations : l’aile dure des soutiens de Trump, face aux Démocrates, aux Latinos et aux Noirs. Là où il faudrait chercher à rassembler et apaiser pour affronter la crise sanitaire qui traverse le pays. Les émeutes que connaît actuellement l’Amérique suite à la mort de George Floyd sont la redoutable conséquence d’un président incapable d’avoir cette vision d’apaisement et de rassemblement.

Globalement, il n’est plus iconoclaste d’évoquer la fin de l’empire américain, c’est à dire la perte de son premier rôle dans l’économie mondiale, au profit de la puissance chinoise, conquérante et sûre d’elle même (cf. ci-après).
La crise sanitaire actuelle va porter un rude coup à la puissance économique américaine, avec un chômage de masse. Certes le redémarrage va se faire, c’est la force du néolibéralisme sans états d’âme, qui permet aux entreprises de réembaucher aussi vite qu’elles licencient. Mais le sentiment va demeurer, d’ailleurs partagé par les Démocrates et les Républicains, d’une montée en puissance inéluctable de la Chine et de la perte du leadership.

Cette situation des Etats-Unis ne me réjouit pas. Je sais toute l’importance de leur engagement en faveur de la France en 1918. Je connais leur action décisive dans la lutte contre le nazisme et le sacrifice des GI’s pour sauver l’Europe. Je revois mon cousin, si jeune alors, près de la jeep en haut de la côte de chez Ménoré, photographié avec les premiers GI’s venus libérer Angers...

Enfin, on peut espérer que Trump ne sera pas réélu. Mais de toutes façons, je crains que l’isolationnisme des Etats Unis et leur désintérêt vis à vis de l’Europe ne soit une tendance lourde, y compris si Jo Biden est élu.

La Chine, une superpuissance face à la contestation

Xi Jinping

C’est un « prince rouge », c’est-à-dire le fils d’un des fondateurs du régime. Son père avait participé à la "Longue Marche" de Mao dans les années 30, il a ensuite été "purgé" en 1962 et réhabilité en 1978. Le jeune Xi a été "exilé" jusqu’en 1975, date à laquelle il est autorisé à revenir à Pékin. Son père le fait alors entrer à la commission militaire centrale du PCC. Premier pas d’une trajectoire jusqu’au sommet.

Xi Jinping a d’abord eu des postes de responsabilité au niveau régional. En 2007, il devient membre du bureau politique du PCC. En 2008, il est élu vice-président de la République. En 2012 il devient Secrétaire Général du PCC. En 2018, il fait adopter un changement de la Constitution lui permettant de demeurer en poste à vie...

Sa pensée politique se déploie essentiellement en 3 points :
- L’affirmation du rôle de la Chine sur la scène internationale.
- La lutte contre la corruption.
- La prise en compte des problèmes environnementaux et de pollution.

Les forces de la Chine sont évidentes, si j’en crois :

  • Sa puissance militaire. Cf. les missiles de grande portée qui peuvent toucher tout point des Etats-Unis. Certes le budget militaire de la Chine (175 Mds $ en 2018) reste encore très inférieur à celui des Etats-Unis (685 Mds $). Mais d’après le chef d’état-major de l’armée américaine "La Chine deviendra la première menace militaire pour notre pays en 2025."
    Yutu : le lapin de jade
  • Sa maîtrise de l’aérospatial : cf. le satellite (Lapin de Jade) posé sur la face cachée de la lune en 2019
  • Le savoir faire en énergie nucléaire : la Chine dispose de 2 EPR de technologie française, mais qui (eux) sont dès maintenant opérationnels.
  • Sa position de leader pour les réseaux 5G (Huawei), ses compétences en Intelligence Artificielle, la fabrication des puces, ...
  • Le gigantesque marché intérieur, fortement protégé, qui permet à ses entreprises de faire des profits et d’investir dans la recherche, même si le commerce extérieur venait à fléchir.
  • L’activisme géo-politique et le développement systématique du "soft-power" chinois : mise en exergue d’une gestion réussie de la pandémie, livraison de milliards de masques à l’Europe, reconnaissance du rôle de l’Union Européenne en matière économique et volonté de la Chine de s’y associer, aides à l’investissement en Afrique pour le développement de projets, etc. (mais on verra ci-après que ce soft-power est mieux décodé et ne fait plus illusion).

Dans ce repérage des forces de la Chine, je voudrais souligner deux points qui me semblent particulièrement préoccupants pour l’équilibre géopolitique :
- La stratégie très élaborée des « Routes de la Soie » et son impact sur l’Europe (et l’Asie).
- La main-mise sur le développement économique de pays africains.

Les Nouvelles Routes de la Soie

Les nouvelles Routes de la Soie
  • Le concept est apparu en 2013, à l’arrivée de Xi Jinping à la tête du Parti Communiste Chinois. Il s’agit officiellement de "renforcer des liens unissant la Chine au reste du monde". En fait, c’est un projet titanesque, reposant sur un investissement de 1.700 Mds de $ par an sur 15 ans, jusqu’en 2030, et visant 3 objectifs :
    • Soutenir le commerce chinois et sécuriser ses approvisionnements en matières premières et agricoles, notamment auprès des pays africains.
    • Renforcer les régions chinoises souffrant d’un retard de développement, en les connectant à d’autres zones plus à l’ouest, vers l’Inde, la Turquie et l’Europe.
    • Mettre la Chine en position de leader sur la scène internationale.
  • Une série de projets bilatéraux ont été signés :
    • Dès 2016 avec l’Égypte, l’Inde, la Turquie, l’Indonésie, Oman, les Philippines et le Bangladesh.
    • En 2019 avec la Grèce, dans les domaines de l’énergie, la marine marchande, l’exportation de produits agricoles. Suite à la privatisation du port du Pirée, la compagnie maritime chinoise COSCO y est devenue le premier investisseur en vue d’en faire le plus grand port d’Europe.
    • En 2019 également, un protocole d’accord a été signé entre l’Italie et la Chine, comprenant notamment des investissements chinois dans les ports de Gênes et de Trieste.

La main-mise chinoise sur les Etas africains

  • La Chine veut accéder aux pays africains pour :
    • Garantir ses approvisionnements en matières premières (hydrocarbures, minerais métalliques), notamment en Afrique du Sud, Zambie, République démocratique du Congo. Et en bois, au Nigéria, Cameroun, Ghana et Mozambique.
    • Récupérer des productions agricoles insuffisamment développées en Chine : sésame, tabac, soja, maïs... notamment en Ethiopie, au Niger, au Soudan, en Tanzanie, au Zimbabwe et en Zambie.
  • Cette main-mise se fait :
    • Soit par rachat de terres aux paysans africains.
    • Soit par financement de projets auprès des Etats, dans des conditions telles qu’en cas de défaut de paiement la Chine prend la contrôle des infrastructures financées.

Les faiblesses de la Chine

Il parait évidemment difficile d’évoquer les faiblesses de la Chine après une telle énumération de ses forces. Elles me paraissent pourtant réelles à plusieurs niveaux.

  • L’essoufflement économique
    • En 2018, la croissance économique a été de seulement 6.6%. Certes un taux à faire pâlir la plupart des pays développés, mais le plus bas depuis 28 ans et très probablement sur-évalué (les statistiques chinoises ne brillent pas par leur transparence).
    • La Chine est fortement affectée par la guerre commerciale avec les USA. En 2019, ses exportations ont connu une baisse de 3.2%.
      La crise sanitaire est venue aggraver cette tendance : avec janvier et février 2020 les exportations ont baissé de 17,2% sur un an.
  • La dette, estimée à 282 % du PIB (rapport Goldman Sachs 2018). Elle est comparable à celle de la zone euro ou des Etats Unis, mais présente 2 problèmes spécifiques :
    • La dette des collectivités locales qui s’est envolée pour maintenir un niveau de service suffisant aux populations, notamment rurales.
    • La dette des entreprises d’Etat qui a également considérablement progressé, pour maintenir artificiellement l’emploi malgré une surcapacité de production et une baisse de leurs marchés.
  • La pauvreté des campagnes.
    • Xi Jinping a d’abord recentré le développement économique sur les industries de pointe et les régions les plus riches.
    • Maintenant que l’économie ralentit, les autorités incitent les migrants de l’intérieur à rentrer dans leur province d’origine et à créer leur entreprise, d’où la dette des collectivités locales chargées de les aider.
  • Le centralisme et l’absence de contre-pouvoirs.
    • Xi Jinping a su habilement dénoncer la corruption pour faire taire les oppositions, aux niveaux du PCC, des régions et de l’armée.
    • Son ascendant est tel qu’il n’y a pratiquement plus de contre-pouvoirs. Du moins ceux-ci ne s’expriment pas, sauf éventuellement certains leaders en exil.
    • Les oppositions ou contestations sont muselées, qu’il s’agisse des Ouïgours ou de Hong Kong.
  • La remise en cause du soft-power. Comme rappelé ci-dessus, il est très actif et bénéficie de financements importants. Mais il est de plus en plus assimilé à de la propagande et devient de ce fait contre-productif, en Europe et en Afrique. Les actions de soft-power sont maintenant source d’inquiétudes et d’un début d’opposition. En effet :
    • Les routes de la soie concernées représentent 1/3 du PIB mondial et 30% du commerce international.
    • La Chine vise clairement l’Europe et ses maillons faibles (Grèce, Italie). Voir aussi la tentative chinoise sur l’aéroport de Toulouse, acheté puis revendu avec une confortable plus-value.
    • L’Union Européenne, après avoir longtemps considéré la Chine comme un "partenaire", s’est enfin réveillée et y voit maintenant un "rival systémique". De même, Emanuel Macron a déclaré que ces Routes de la Soie « ne peuvent être celles d’une nouvelle hégémonie » plaçant les nations en « vassalité » face à Pékin
    • Les envois de masques en Europe ou d’une équipe médicale chinoise en Italie ont été mal perçus, d’autant que la Chine n’a pas été d’une grande transparence au démarrage de la pandémie.

A tort ou à raison, il me semble que la Chine est à un tournant de son histoire de grande puissance :
- Soit elle accepte de rentrer dans le concert des Nations et de brider son expansionnisme. Ce qui parait peu probable et très éloigné de la stratégie de Xi Jinping.
- Soit elle continue dans sa course au totalitarisme et à la suprématie mondiale, au risque de l’isolement international et de contestations internes très dures.

L’Europe, une puissance à la croisée des chemins

Il faut bien reconnaître que l’Europe ne fait plus rêver comme elle a pu le faire à la sortie de la seconde guerre mondiale, avec la promesse d’un rapprochement entre les peuples pour écarter toute idée d’une nouvelle guerre.
Cette idée de paix est devenue trop évidente (encore que !) et ne suffit plus, et c’est vrai que depuis Jacques Delors, l’Europe a passé plus de temps à gérer des crises qu’à porter de nouveaux projets enthousiasmants. Je continue pourtant de penser qu’elle est notre force et notre avenir, en matière d’indépendance face aux USA et à la Chine, de modèle social, de lutte contre le changement climatique...

Je vais essayer d’analyser la position de l’Europe en quatre thèmes :
- Une situation actuelle difficile
- Une évolution récente inespérée
- Les atouts de l’Europe
- L’Europe à la croisée des chemins

Une situation actuelle difficile L’Europe me parait face à trois défis majeurs.

  • La montée des populismes, à la fois :
    Les états illibéraux
    • Dans les Etats dits "illibéraux", Hongrie et Pologne notamment, qui ne respectent plus les valeurs fondamentales de l’Union Européenne : droit des minorités, liberté de la presse, droits de l’opposition... Je rappelle que 13 pays de l’UE ont fait état de violations des principes de l’Etat de droit, que Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a appelé au "respect de la liberté d’expression", que le PPE (Parti Populaire Européen) a évoqué la "dérive autocratique de plus en plus caractérisée".
    • Au sein même des Etats démocratiques, avec la montée insidieuse des partis populistes qui prônent la fermeture des frontières, le nationalisme, la "défense du peuple contre les élites", qui réfutent la démocratie représentative, etc. C’est le cas en France, en Allemagne, en Italie, en Suède, aux Pays Bas, au Danemark...
  • Les divergences Nord-Sud entre :
    • Les pays attachés au respect des "Critères de convergence" du Traité de Maastritcht : déficit public annuel inférieur à 3 % du PIB, dette publique inférieure à 60 % du PIB. Ces pays sont l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, soutenus en sous-main par l’Allemagne.
    • Les pays du Sud, qui soulignent le caractère arbitraire de ces seuils et contre-productifs en période de crise. Ce sont notamment l’Italie, l’Espagne, la Grèce, appuyés par la France. Des pays dont l’économie a en outre été largement détériorée par le crise sanitaire.
  • Le Brexit, qui oppose le Royaume Uni (ou plutôt l’Angleterre hors Londres !) au 27 membres de l’UE.
    Zones de pêche
    • Le Royaume Uni va sans doute subir douloureusement les effets économiques du Brexit. D’ailleurs les patrons des grandes entreprises et des PME ont régulièrement alerté le gouvernement sur les effets délétères de cette politique. Et les espoirs de rapprochement économique avec les USA et/ou la Chine apparaissent bien illusoires.
    • Mais l’Europe va également en pâtir, du fait de l’importance des échanges commerciaux entre les 2 zones, avec un cas particulièrement sensible pour les pêcheurs, utilisant largement les eaux territoriales britanniques.

Mais une évolution récente inespérée. Le rapprochement des points de vue franco-allemands sur la mutualisation des dettes.

  • Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté le 18 mai 2020 un plan de relance européen de 500 Mds d’€. La grande nouveauté est que la chancelière est désormais d’accord pour qu’il soit remboursé au niveau de l’Union européenne , et non pas en fonction de ce que les uns et les autres auront touché.
  • Dans la suite de cette proposition, La Commission européenne a proposé un plan de relance de 750 milliards, empruntés en commun. Il s’agit là d’une véritable révolution : face à l’opposition de l’Europe du Nord, jamais la Commission n’avait proposé l’émission d’une dette mutualisée européenne.
  • Les négociations s’avèrent difficiles mais il est probable que, sous la pression franco-allemande, un compromis sera trouvé privilégiant l’idée nouvelle de dette commune européenne.

Les atouts de l’Europe Certes l’Europe connaît la situation difficile évoquée ci-dessus, mais elle bénéficie aussi d’un ensemble d’atouts exceptionnels.

  • Bien que distancée au niveau du PIB par les USA et talonnée par la Chine (mais le PIB est-il un indice pertinent, avec ce qu’il sous-tend de gâchis écologique ?), l’Europe reste la première puissance commerciale, par la vigueur des ses échanges internes et avec le reste du monde.
  • Malgré la montée des populismes, l’Europe reste un espace de démocratie. Celle-ci n’est pas encore (trop) minée par les excès du libéralisme comme aux USA, ni par l’autoritarisme comme en Chine.
  • Le modèle social que l’Europe s’est donné lui permet d’amortir les chocs économiques ou sanitaires (cf. la crise de 2008 ou la crise actuelle), en évitant la brutalité du libéralisme des Etats Unis.
  • La qualité des services en Europe (notamment de l’Ouest) est un facteur d’attractivité pour les entreprises, qu’il s’agisse des infrastructures (transports, énergie...), de l’éducation et de la productivité qui en découle, de la qualité des logements et de la qualité de vie, etc.

L’Europe à la croisée des chemins L’Europe risque d’être prise en étau entre les 2 hyper-puissances Etats Unis et Chine, et soit elle accepte une situation de puissance régionale en déclin, soit elle fait valoir ses atouts et pèse en faveur d’un équilibre multilatéral. Ce peut même être une chance pour l’Europe si elle accepte de relever le défi et de se réformer pour devenir une zone-puissance, cohérente et solidaire.

  • Au niveau extérieur, cela suppose :
    • De revoir sa politique de défense et de la financer, sachant que la contribution des USA est fortement remise en cause par D. Trump (qui souhaite par exemple retirer les troupes US d’Allemagne), et qu’il serait imprudent de miser sur le "parapluie" américain (même avec Jo Biden).
    • De clarifier le rôle de l’OTAN, notamment par rapport à la Turquie, et ne pas se contenter de constater sa "mort cérébrale" (déclaration de E. Macron).
    • De nouer des relations spécifiques avec les USA ou la Chine, dès lors que des convergences ponctuelles peuvent être envisagées : ce peut être le cas avec la Chine en matière de lutte contre la pollution ou l’effet de serre.
  • Au niveau interne, cela suppose :
    • De se doter des moyens d’une politique commune, dans les domaines industriel, environnemental, social.
    • De relocaliser les productions stratégiques, dans le domaine de la santé (masques, produits de tests, respirateurs, vaccins, produits d’anesthésie), dans le domaine des énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes terrestres et maritimes, hydroliennes, moyens de stockage de l’énergie), dans le maintien des productions agricoles nécessaires à notre sécurité alimentaire.
    • De réaffirmer les valeurs de la démocratie, de droit des minorités, de liberté des la presse, de droit des contre-pouvoirs... Face aux dérives des Etats illibéraux (Hongrie et Pologne) et face aux montées des partis populistes.

En guise de conclusion toute personnelle

La Loire
  • J’aime la douceur angevine, je n’ai envie de vivre ni aux Etats Unis, ni en Chine.
    • Je ne supporterais pas une société dominée par la compétition économique entre individus, avec une protection sociale exclusivement privée (à l’exception de l’Obama care).
    • Je ne supporterais pas de vivre dans un pays non démocratique, où les libertés individuelles sont soumises aux règles d’un parti unique.
  • Il me semble que l’Europe, surtout de l’Ouest, est un bel équilibre de démocratie, de prospérité et de protection sociale. Qu’elle porte des valeurs qui ont toujours un écho dans le monde. Que les peuples opprimés tournent avec espoir leurs regards vers l’Europe.
  • Cela impose à l’Europe une double obligation :
    • Accueillir avec respect et humanité l’immigration régulière.
    • Aider les pays d’origine dans leur développement économique et social. Vivre et travailler dans son pays natal vaut mieux que se livrer aux passeurs méditerranéens.
  • L’Europe a tous les atouts pour trouver sa place entre les deux hyper-puissances et œuvrer à un équilibre multilatéral.
  • Enfin l’Europe me semble la zone la mieux à même de comprendre les enjeux du dérèglement climatique, de se doter des règles pour le combattre et d’avoir un effet d’entraînement sur les autres pays. N’oublions pas que c’est à Paris et sous la présidence de Laurent Fabius qu’ont été signés les accords de la COP 21 en 2015.

L’Europe est porteuse de projets et de solutions. En retrouvant l’inspiration des "Pères fondateurs" et de Jacques Delors, je pense qu’il faut "réenchanter l’Europe", en prouvant qu’elle n’est pas seulement un espace froid de gestion économique, mais qu’elle est notre avenir à tous. Notamment face au défi écologique qui nous attend et qui sera la grande affaire de la jeunesse européenne.

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