Navigation rapide

Accueil > Navigation > La Grèce > 2011 Phase 1 > De la Sardaigne à la Corse

De la Sardaigne à la Corse

mardi 5 juillet 2011

par (Jacqueline, Jean, Jean-François, Myriam)

Il y a 8 messages de forum.

Navigation


Porto Corallo

Après la traversée, une bonne nuit et une journée de repos s’imposent !
En fait, la nuit sera un peu agitée : avec le vent de travers un peu fort, le corps mort qui tient la pendille s’avère trop léger. On chasse vers le quai et à trois heures du matin on se retrouve avec Jean, en pyjama, pour essayer de s’en écarter. Au petit jour, une mesure plus radicale s’impose : on vient doucement s’appuyer sur le bateau à moteur à notre gauche, on met des traversières et tout s’arrange enfin pour une vraie journée de repos.

Vers Arbatax

Arbatax plate-forme en construction

Beau soleil, mer plate, vent adonnant et jolie cote toute ourlée de rochers roses, l’étape vers Arbatax est un plaisir.
On a choisi ce port industriel pour ses facilités de transport vers l’intérieur des terres, et on ne le regrettera pas. Certes le chantier de construction des plates-formes de forage surprend un peu, mais paradoxalement il dégage une beauté post-moderne, et la marina est sympa. On y retrouve Robert et Marianne, avec qui on avait lié connaissance en Sicile, et on échange force conseils sur les ports et mouillages à venir (conseils qu’on ne suivra pas, voir plus loin Portisco).


Vers La Caleta

Encore une belle journée de navigation sans problèmes, décidément la Sardaigne nous gate.
La seule question est de savoir quel coté du port choisir, à gauche le port privé réputé plus cher et disposant (peut-être) de toutes les commodités, ou à droite vers le port public ? On choisit la droite, qui s’avère être le port privé (défaillance de notre documentation favorite ?), en fait moins cher et de plus très agréable ! On en profite pour rallonger l’escale d’une journée.


Vers Portisco

On approche du nord de la Sardaigne et de ses ports de milliardaires. Robert nous avait bien recommandé de choisir un mouillage forain, et on s’empresse de se diriger vers Portisco (on renonce à Porto Cervo, même Bolloré le trouve un peu dispendieux...).

Dans la baie on se croirait près de Saint Trop : une multitude de yachts nous croisent dans un jaillissement d’écume, la Marie en est toute secouée. Le port lui-même s’avère plutôt réussi, avec ses petits bassins entourés de construction luxueuses mais de bon gout.

En fonction de la longueur du bateau, le prix annoncé est salé. Il le sera encore plus le lendemain matin quand la responsable s’apercevra que la largeur de la Marie est "molto largo", et nous fait sauter à la tranche de prix supérieure : record battu (72 euros pour la nuit (mais combien ferait ce pauvre Bolloré ?).

Vers la Maddalena

Je laisse Jean et Mimi vous conter ci après nos tribulations pour joindre ce port et préparer un mouillage de rève dans le parc marin.

Vers la Corse et Porto Vecchio

Popaul a la barre

On avait initialement prévu de remonter la Corse par la cote ouest, plus découpée et plus jolie.
Les forts vents de nord-ouest qui ne semblent pas devoir mollir nous en dissuadent, d’autant que les Bouches de Bonifaccio ont la réputation (justifiée) de sérieusement renforcer le vent général. Dommage, on ne pourra pas voir Marie-No et Roger qui sont à Cargèse cette semaine.

Après une discussion des anciens de l’équipage (ils sont quatre) on décide de quitter La Maddalena tôt le matin, avant que le vent ne se renforce, de piquer à l’est des Lavezzi pour s’abriter de la mer un peu creuse, et de rejoindre ainsi Porto Vecchio.
Le vent d’ouest est fort mais la mer plate, et l’on avance vite au grand largue. Puis en moins de 100m il tombe complètement, et enfin on le retrouve plein dans le nez pour remonter le long golfe de Porto Vecchio. Mystères de la météo méditéranéenne...
Avec des rafales à 30 noeuds je craignais un amarrage sportif, mais le port est calme et tout se passe bien.


Arbatax

Après le village de vacances de Porto Corallo, nous sommes avides de découvrir la vraie Sardaigne. Arbatax nous l’offre sous la forme d’une belle fête de la mer.

San Silverio patron des pecheurs

Les habitants en costume traditionnel portent en procession Saint Sylverio dans sa barque fleurie. La barque est ensuite hissée à bord d’un chalutier pavoisé qui fait le tour du port, suivi d’une flottille de bateaux de pêcheurs, sous les bénédictions répétées du prêtre assisté d’un enfant de chœur.
Le soir un homme-orchestre-chanteur anime le buffet dansant de la coopérative de pêcheurs.

Arbatax est aussi le point de départ du « treno verde » qui serpente jusque dans les montagnes du Gennargentu.

Le parc de Gennargentu

Fresque sur le local du parti

D’Arbatax nous louons une voiture pour explorer l’intérieur des terres et montons jusqu’à Villagrande, petite ville en terrase située à 600m d’altitude, aux confins du parc national.

Nous y trouvons un bed and breakfast accueillant et confortable.
Plusieurs façades de la rue principale sont ornées de fresques et l’une comporte cette citation de Gramsci :

...e l’hana mortu sena piedade
sos aguzzinos de su capitale
ma non mori sa sua credidade

Après discussion avec la serveuse d’un café, on prend rendez-vous avec deux jeunes femmes guides du Parc pour choisir notre randonnée du lendemain. On se décide pour la Via des Pastori.

Orlando montre une plante rare

Le lendemain après un pique-nique près d’un torrent bordé de lauriers roses et autres arbustes qu’on aurait cru rapportés du Voyage de Bougainville, on revient au gîte. A 16h pétantes, nos deux guides (deux hommes cette fois) passent nous prendre avec un vrai 4x4 de montagne.
Andrea et Orlando s’avèrent d’une gentillesse extrême et d’une grande compétence pour nous faire découvrir des plantes rarissimes et aussi nous montrer tantôt un troupeau de mouflons, tantôt des chevaux sauvages...
On croise également des cochons noirs et des vaches qui vivent en liberté.

Fontaine creusee dans le granit

Soucieux de tout nous faire découvrir, nos guides prolongent la rando par la découverte d’une splendide chute d’eau dans une piscine de granit aux trois couleurs (blanc, vert et rose). Et ils nous conduisent enfin dans la ferme odorante d’un agriculteur pour y acheter un délicieux fromage sarde.


Mouillage à La Maddalena

Arrivant sur l’archipel de la Maddalena, notre premier souci est de nous mettre en règle avec l’administration du parc naturel. Notre guide maritime nous indique qu’il faut acquitter un paiement pour s’amarrer à un coffre.
Nous nous dirigeons d’abord vers Palau et nous ne trouvons qu’une place provisoire à un quai de bateaux d’excursion. La « Guardia Costiera », consultée, nous renvoie à une agence censée délivrer le fameux permis. Aïe… elle n’ouvre que deux heures plus tard.
Du coup nous décidons d’aller à la maison du Parc Naturel qui se trouve au port de la Maddalena, certains d’y trouver le permis. Mais elle n’ouvre que le matin et il faut aussi aller dans une agence de voyage à l’autre bout de la ville. La coupe est pleine, on décide de se diriger vers l’anse de Porto Palma sans permis, on verra bien.

Eh bien, on a vu… mais pas ce à quoi on s’attendait. Soudain le moteur émet un sifflement d’alarme que nous avons déjà entendu sur le canal : surchauffe.
Effectivement l’eau de refroidissement ne circule plus et il faut couper le moteur de toute urgence. Le vent souffle à 20 nœuds, nous traversons une flottille d’école de voile chavirant à qui mieux-mieux et nous devons prendre un coffre sans l’aide du moteur.
Manœuvre d’approche à la voile : raté, on perd même la gaffe. Heureusement un gentil moniteur expérimenté de l’école de voile nous remorque jusqu’à un coffre où il passe notre bout. Ouf, nous voilà en sécurité, mais le problème du moteur reste entier.

Nos mécanos émérites s’y attellent, forts de l’expérience acquise sur le canal (voir épisode 2010 ici). La turbine de la pompe à eau est remplacée en un tour de main et tout rentre dans l’ordre.

Le mouillage de reve

Maintenant nous pouvons ouvrir les yeux sur la baie paradisiaque et prendre un bain bien mérité. Apéro de charcuterie sarde partagé avec les mouettes, nuit calme.
Réveil avec le vent, Mimi inaugure sa combinaison de plongée pour nettoyer sous la coque le sondeur et le speedo. Mais le vent forcit, nous nous dépêchons d’avaler le petit déjeuner pour appareiller sous un vent déjà bien établi pour la Maddalena. Les gardes du parc naturel ne se sont pas présentés.
Morale de l’histoire : inutile de faire du zèle.

Voir le diaporama

Galerie

Vos commentaires