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Les iles Ioniennes

du 2 au 13 octobre

vendredi 15 octobre 2010

par (Jacqueline, Myriam)

Il y a 7 messages de forum.

Quelle douceur dans ces paysages ! Les collines sont recouvertes de pins et de cyprès et les maisons aux tuiles rondes et aux façades ocres rappellent l’Italie.
La navigation est devenue plus tranquille ( la mer est plate) mais le vent souffle assez fort pour naviguer à la voile et ne pas utiliser le moteur.

L’Ile de CORFOU

Une rue de Corfou

Après une halte technique dans la nouvelle marina de Gouvia, nous rejoignons Corfou où nous avons la chance de trouver une place dans le vieux port au pied de la citadelle.
Corfou est une ville très italienne avec ses rues en arcades et ses petites églises mais les innombrables boutiques à touristes dénaturent la ville et lui font perdre beaucoup de son charme.
Le soir, on sort au restaurant pour déguster notre première moussaka : rien à voir avec le souvenir ému que nous en avions, Jean et moi mais la chanteuse a un vrai profil grec, une voix grave et chaude et est accompagnée par un guitariste et un joueur de bouzouki .

MOUROS

L’Ouzo devant le bateau

Le projet initial était de gagner Paxos mais le vent souffle du Sud-Est, ce qui nous obligerait à tirer des bords sur 30 milles. Qu’à cela ne tienne, on met le cap sur Mouros, un petit village tranquille au fond d’une baie encadrée de trois petites îles.
On va prendre un bain sur une plage de sable au pied d’ un monastère en ruines et on se sèche sous un eucalyptus. Au retour, le quai est envahi par une flottille de voiliers de location qui se préparent pour caboter dans les îles et que nous retrouverons le lendemain à Gaïos.

L’Ile de PAXOS

C’est une des plus petites îles ioniennes. Le port de Gaïos implanté le long d’un canal naturel entre l’île principale et deux îlots est paisible. On mouille cul à quai juste en face de la taverne « Pan et Theos ». Malgré le manque de confort (l’eau est livrée par une petite camionnette citerne) nous décidons d’y rester deux jours.

Sieste dans une oliveraie

Nous partons avec les masques, les palmes et le pique-nique pour une petite incursion à l’intérieur de l’île : le chemin est bordé de murs en pierres sèches et la colline est couverte d’ oliviers centenaires aux pieds desquels de grands filets noirs attendent la prochaine récolte. On découvre une crique déserte sur la côte ouest : attention, les rochers sont pleins d’oursins mais l’eau est bonne et claire et avec les masques , nous voyons plein de petits poissons !
Au-dessus de nous , un Pâris déguisé en pâtre grec rappelle ses chèvres dispersées en sifflotant curieusement ; on devance le troupeau pour arriver les premiers à l’ oliveraie et faire la sieste au milieu des cyclamens.

Le lendemain, nous allons mouiller dans la baie de Mongonissi à un mille au SE de Gaïos. « Mouillage 5 étoiles » nous avait dit Mr Baladin et c’est vrai, le site est de toute beauté. Mais à peine, avons-nous mouillé le bateau et mis pied à terre avec l’annexe qu’une pluie torrentielle se met à tomber. Nous trouvons refuge sous le toit de la taverne de Mr Theo (le même patron qu’à Gaïos) et attendons que l’orage passe en « discutant » politique avec le maître des lieux (Sarkozy bon, communisme et socialisme pas bon même si en théorie, ce sont les meilleurs des régimes ) lequel nous conseille fort utilement de nous amarrer cul à quai.

La pêche du jour

_ La pluie ne cessant toujours pas, nous rentrons à bord complètement trempés et nous nous hâtons de fermer les hublots qui étaient restés ouverts : à bord, c’est plus qu’humide, les coussins du carré sont mouillés, la fuite dans le cabinet de toilette est réapparue : le carré est transformé en étendage. Cependant, on ne se laisse pas abattre et on profite d’une accalmie pour amarrer le bateau cul à quai. Après quoi, on démarre une partie de scrabble et on enchaîne sur le film Z.

Le lendemain matin, un beau soleil éclaire la baie et nous décidons de retarder le départ d’un jour pour en profiter : baignade jusqu’à la petite plage de sable, pêche de quelques poissons, promenade jusqu’à la mer…bref, on retrouve les cinq étoiles de Mr Baladin.

L’Ile de LEVKAS

On était fin prêt pour partir quand JF constate que l’eau de refroidissement du moteur ne coule plus. Les hommes démontent prestement la pompe à eau et repèrent le tuyau bouché. Ils en profitent pour le changer et installer le filtre d’eau de mer qui attendait son heure depuis Sète.

Enfin, nous appareillons. Le vent d’est (force 5) passe très vite au SE ce qui ne nous arrange pas du tout car nous devons tirer des bords mais heureusement vers 15h, il mollit et nous pouvons reprendre le cap direct en rentrant le gênois et en marchant au moteur.
On entre dans le port de Levkas par un canal creusé dans le marais salant entre l’île et le continent et peu après se trouve un pont flottant qui se relève à chaque heure pleine. Arriverons-nous avant 19h pour éviter une entrée de nuit ? Nous n’y croyons qu’à moitié mais en poussant un peu le moteur nous arrivons juste au moment où la sirène retentit pour avertir que le pont va se lever.
On passe le pont et à la nuit tombante, on va s’amarrer dans la marina.

La ville de Levkas

L’île doit son nom à Leukatas, une falaise d’où Sapho de Lesbos (célèbre poétesse du VIème siècle av. JC) se serait jetée dans la mer.
Le Lonely Planete nous annonçait une ville au charme étrange avec ses maisons aux murs recouverts de tôle ondulée peinte, suite au tremblement de terre de 1953. Nous avons trouvé plus que cela : non pas un décor pour touristes mais une vraie ville provinciale avec ses églises et leur campanile séparé, ses boutiques (dont certaines vendaient exclusivement la fameuse saucisse ou le saucisson de Levkas), des magasins de vêtements dont les moins chers sont tenus par des Taiwanais, des épiceries…

Les demoiselles d’honneur

_ Nous assistons même à l’arrivée d’une mariée attendue par les invités endimanchés et par trois demoiselles d’honneur portant le costume traditionnel.

A la marina, nous avons rencontré un couple de navigateurs malouins qui ont embarqué en mai 2009. Leur itinéraire nous impressionne : partis des Sables d’Olonne, ils ont traversé le Golfe de Gascogne, puis le détroit de Gibraltar, longé le Maroc, visité les Baléares, la Sardaigne, la Sicile, le Péloponnèse, la Turquie, le Liban et enfin la Grèce et ils ont élu la marina de Levkas comme port d’attache définitif.

Après cette halte à Levkas, nous appareillons pour la baie de Sivota située sur la côte est de l’île. Nous sortons de la marina et descendons le canal en suivant les perches surmontées de triangles rouges et verts.
Il fait beau, nous naviguons au moteur ce qui nous permet d’admirer sereinement le paysage. Nous passons la « baie tranquille » de Nidri puis les îles de Scorpios et de Skorpidhi qui appartenaient à Onassis. Le yacht « Christina » ne mouille plus dans le chenal mais l’île est splendide avec son parc entretenu par un personnel considérable. A qui appartient-elle aujourd’hui ? Aux héritiers d’Aristote ou est-elle devenue bien public ?

Sivota

La baie de Sivota

Voilà le petit port grec tel qu’on en rêvait. Mouillés au quai, du cockpit nous voyons une maison avec une treille et une vielle taverne qui a conservé son moulin à huile en pierre. Une jolie route au milieu des oliviers et de pins odorants contourne le village et nous amène à une plage où l’on prend un bain avant le coucher de soleil.
C’est bientôt l’heure de l’ouzo et nous choisissons un kafénéio avec wifi. La moussaka et les poissons frais , arrosés d’une carafe de vin blanc sont délicieux.

L’île d’Ithaque

« Alla gar elpis efè kaka » traduction du grec antique : « on annonce de mauvaises nouvelles » (météo : un coup de vent force 7-8) pour le surlendemain.
Il nous faut, comme Ulysse , rallier Ithaque au plus vite, ce que nous faisons sous un ciel plombé ; une pluie fine au près avec peu de toile et beaucoup de gîte. C’est ainsi que nous arrivons , dans nos cirés dégoulinant d’eau à notre premier but. Mais quel plaisir après la mer houleuse de se retrouver dans la baie de Vathi, si bien abritée.

Mimi posant le pied dans le royaume d’Ulysse

On comprend le bonheur d’Ulysse de rentrer chez lui ! La ville aligne ses jolies maisons colorées en un harmonieux arc de cercle au fond de la baie.

Le coup de vent est passé dans la nuit et, le lendemain, nous avons pu nous promener sur l’île. Nous avons vite renoncé à retrouver les sites homériques (la fontaine d’Aréthuse, la grotte des nymphes, la baie de Dexa où débarqua Ulysse, son palais) dont les emplacements relèvent du mythe.

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