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De Marseille à Antibes

L’équipage se complète aux Iles du Frioul

vendredi 16 juillet 2010

par (Myriam)

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Lundi 5 juillet

Mimi, la quatrième du bord, enfin libérée des obligations professionnelles et en très longues vacances, arrive à la gare St Charles ; Jean son cavalier, vient la chercher sur son aéroglisseur de deux fois mille chevaux pour la ramener aux îles de Frioul où l’attend la Marie-Sereine, son capitaine et sa seconde.
Joie des retrouvailles ! Première baignade en mer. Du quai on a une belle vue sur Marseille, avec le château d’If en premier plan. Le soir, restaurant où l’on déguste l’assiette frioulaise : tous les délices de la mer, en quantité et très bons.
Ensuite promenade postprandiale où l’on va écouter la Harpe à nuages, instrument équipé de laser se réfléchissant sur les nuages et créant une musique planante, mais comme nous le confie son concepteur, en méditerranée il n’y a pas de nuages, alors il nous diffuse un programme virtuel. C’est beau. C’est une des manifestations de MIMI (Mouvement International des Musiques Innovantes).

Mardi 6 juillet

Un coup de vent ayant été annoncé pour l’après-midi, on décide d’aller seulement jusqu’à Cassis. Nous longeons la côte aride, scrutant les calanques, dont on voit le fond, dans la brume. Enfin on arrive à Cassis en début d’après-midi. Si on fait abstraction des yachts qui envahissent le paysage, le port de Cassis est charmant : quais bordés de maisons anciennes, dans des camaïeux de rose, à volets verts, collines verdoyantes et falaises l’enserrant comme dans un écrin. Le soir une petite balade nous emmène par les ruelles jusqu’à une église de pierre, toute éclairée.

Mercredi 7 juillet

<breve36|insert|left>Nous faisons route vers l’île de Porquerolles, mais pas de vent ! nous allons faire presque neuf heures au moteur de 10h à 19h !

Côté terre, on longe le rocher de l’Aigle, caractéristique de la Ciotat, puis Sanary , Bandol, les îles des Ambiez et l’impressionnant Cap Sicié, point culminant et le plus au Sud de la côte d’Azur, sur lequel vient se briser le mistral. Délaissant la rade de Toulon, nous dépassons la presqu’île de Giens pour mettre le cap sur Porquerolles. C’est beau !

Malheureusement, Mimi, pas encore amarinée et ayant dédaigné les pastilles « Mer calme » a un gros mal de mer (pas mâlâde, mâlâde, mais faib’ faib’ (comme on dit en Bretagne). Enfin on arrive, accueillis par une charmante préposée de la capitainerie qui nous indique notre place où nous attendent deux clones : stagiaires fille et garçon qui nous donnent la feuille de ce qui est autorisé et de ce qui ne l’est pas. Porquerolles se veut une île écologique. Interdit de faire la vaisselle sauf au savon de Marseille.

Pour nous délasser de ces heures d’immobilité, nous allons faire une délicieuse baignade à la plage de la Courtade.
Ensuite se déroule le rituel de chaque arrivée, sur lequel je ne reviendrai pas, sauf événement notoire : courses, douches, préparation du repas, apéro, repas, vaisselle et petit tour à terre avant la nuitée.

Après cette chaude journée au moteur, se pose de manière aiguë la question de l’ombre à bord. Nous passons en revue toutes les sortes de Biminis, petits toits de toile tendue qui permettent de ne pas griller au soleil. Mais ces installations ne sont pas compatibles avec la disposition de l’écoute de grand voile sur notre bateau.
Un seul modèle correspondrait mais il est assez petit, donc nous restons sur le choix du taud en toile, à tendre sur la bôme, ce qui proscrit son utilisation en navigation. Encore faut-il en trouver en stock dans un magasin d’accastillage. Nous nous intéressons aussi aux fantômes, non pas les écossais mais des sortes de cerfs-volants qui s’adaptent aux capots pour y diriger l’air capté et créer un courant d’air rafraîchissant l’habitacle.

Jeudi 8 juillet

Journée à Porquerolles : nous décidons de profiter de la fraîcheur et de la senteur des arbres, pins et eucalyptus en suivant l’itinéraire du Langoustier.
Les touristes débarquent à flot des navettes et se répandent dans le village et sur les plages, mais dès qu’on prend un sentier qui monte sur les crêtes, plus personne ! ce chemin nous amène à la calanque du Brégançonnet. Baignade délicieuse, repas à l’ombre des eucalyptus, c’est le bonheur !

La propreté est assurée par la « police de l’environnement », c’est bien nécessaire avec tous ces déchets qui arrivent par la mer. En revenant, on retrouve le monde mais aussi le village et les glaces ! certains sont accros à la coupe colonel.
Petits travaux à bord : changement de la courroie de la pompe à eau et coutures d’urgence sur la capote.
Soirée tranquille, animée seulement par les hourras des buts de la coupe du monde.

Vendredi 9 juillet
Départ le matin par temps un peu gris pour Ste Maxime où nous avons réservé un taud. Peu de vent, beaucoup de moteur, on croise plusieurs fois le yacht de Bolloré mais on ne voit ni on n’entend Carla, il faut dire qu’elle n’a qu’un filet de voix.

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Arrivée impressionnante dans la baie de St Tropez, des yachts nous croisent et nous dépassent de tous bords, il y a des mouches vibrionnantes, des frelons, des cigares noirs et des suppositoires couleur inox, ils ont des museaux méchants et c’est à celui qui fera la roue la plus haute avec sa gerbe d’écume ! Péteux va ! Dans le ciel les avions filent vers la côte et un hélicoptère tournoie autour des yachts : « ce soir cocktail chez l’émir, caviar et champagne à flot ! tenue de soirée exigée ! » Au milieu de ce vacarme un bateau de pêche travaille obstinément. Deux mondes !
Sur la VHF, branchée pour signaler notre arrivée au port, cette surprenante conversation :


- Yacht 34 m à capitainerie St Tropez demande autorisation d’entrer
- Pas de problème.

- voilier à Port de St Tropez demande emplacement.
- Quelle longueur ? à vous
- 14 mètres
- attendez SVP
- ...
- C’est possible mais il faudra absolument libérer le poste avant demain 10h. Terminé.

Heureusement Ste Maxime nous accueille plus gentiment en la personne d’un jeune homme (probablement un stagiaire) qui nous demande innocemment si nous avons des « cordes » à bord. JF répond que non, mais qu’on a des aussières pour s’amarrer au quai ! la capitainerie nous attribue une place et nous donne le mode d’emploi des douches ! ce sont les deux informations essentielles.
Amarrage par l’arrière.

Sainte Maxime, un peu défigurée par des immeubles sur le bord de mer, nous apparaît plus sympathique qu’on ne s’y attendait. Il y a de jolies ruelles avec beaucoup de restaurants et de boutiques, mais l’ambiance y est plutôt simple. Le soir les orchestres se font concurrence : le jazz des papys musiciens de l’Amiral, répond à ceux de la ville. Chaque brasserie a le sien aux accents pop, rock ou folk.
Et sur la grand-place de la ville, comme c’est vendredi soir, la municipalité a offert un spectacle gratuit à ses administrés et fidèles touristes : exhibition de danse de charme par différents couples d’âge mûr mais encore lestes, comme Mastroianni et Giulietta Masina dans le film de Fellini Ginger et Fred. Un ado très prometteur chante et exécute le « moon dance » sur un titre de Michael Jackson, le public en délire applaudit à tout rompre. Cela rassure, il y a encore des vrais gens !

La promenade nocturne nous amène jusqu’à une terrasse pour déguster des coupes glacées, tandis qu’un orchestre de géants hollandais nous donne une sérénade de jazz New-Orleans . On rentre au bateau avec plein les yeux et les oreilles !

Samedi 10 juillet
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Avant de partir de Ste Maxime, le bateau est nettoyé et brille comme un sou neuf. Nous partons à petite allure mais sous voile, les filles s’exercent au calcul des vecteurs. Pas facile pour des littéraires de s’y retrouver entre le vent créé par le bateau et le vent apparent donné par la girouette pour calculer le vent vrai : faut-il ajouter ou retrancher ?

Nous doublons la pointe de l’Esterel, rose dans la brume, seul promontoire préservé des villas qui couvrent presque entièrement les collines environnantes.
Les îles de Port Cros sont aussi sanctuarisées.

Au passage des îles de Lérins, Jackie évoque les souvenirs d’enfance heureuse où Tatie l’emmenait en excursion, avec l’odeur des eucalyptus comme petite madeleine.

Enfin le vent adonne, les conditions sont favorables et Jean-François propose d’envoyer le spi. Ce n’est jamais une opération facile, toutes les manipulations se font à l’avant du bateau secoué par le passage d’un gros-cul.
Enfin le spi se gonfle, mais il révèle une laize d’un bleu plus clair, malheur c’est une déchirure ! on affale la voile et on se demande où trouver un « voilier » disponible pour la réparer.
Dépités, on continue vers Antibes, croisés, doublés par toutes sortes de bateaux dont un gigantesque trois-mâts anglais au moteur naviguant sous pilote automatique qui nous fonce dessus. La courtoisie anglaise n’est plus ce qu’elle était !

Enfin c’est l’entrée à Antibes où nous ignorons le port de GRANDE-Plaisance, avec ses immenses yachts à hélicoptère assortis.
A la capitainerie deux Normands nous accueillent à bras ouverts dès qu’ils apprennent que la Marie-Sereine arrive de Lorient. Ils disent tout le mal qu’ils pensent des riches et des méditerranéens et nous octroient une place tranquille avec deux pendilles pour le prix d’une.

Dès l’amarrage du bateau, Jacqueline téléphone à sa sœur Christine qui nous attendait, Jean-Louis vient nous chercher en voiture au port et nous emmène dans leur charmante maison sur les hauteurs de Sofia Antipolis.
Des chambres avec de vrais lits, certains n’ont plus connu cela depuis longtemps ! On tangue un peu à cause du mal de terre mais l’accueil chaleureux nous fait oublier toutes nos misères !

Dimanche 11 juillet et lundi 12 Sofia Antipolis

Cette halte confortable nous permet de refaire nos forces physiques et mentales : petits plats mijotés par Christine avec les herbes du jardin, lecture de BD, et larges siestes. Jacq fait la lessive, Mimi rédige cet article, JF et Jean mettent à jour le site.
Et puis il faut se préparer pour la grande traversée vers la Corse : Jacqueline et Mimi, avec l’aide bienvenue de Chris, font les courses et des plats cuisinés d’avance ; JF et Jean, voiturés par Jean-Louis, vont chez le voilier porter la capote et le spi, et vont acheter la table pliante choisie au cm près pour tenir dans le coffre du cockpit déjà bien encombré.

Soirée familiale avec Cécile, Thibaud, Max le sportif et Julie la coquette.
Mais dans cette joyeuse ambiance chaque membre de l’équipage garde à l’esprit la Grande Traversée... Certains calculent sa durée selon les vents et l’allure, d’autres calculent les vivres et l’eau nécessaires en cas de calme plat (soit deux à trois jours de traversée).

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