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Sienne et ses environs

dimanche 17 mai 2009

par (Jacqueline, Jean-François)

Il y a 2 messages de forum.

San Gimignano

Le chemin qui nous mène à notre troisième et dernier port d’attache passe par San Gimignano, dont Jacqueline garde le souvenir d’une ville étonnante et ignorée de la foule. Ce souvenir date de quarante ans, et depuis il semble bien que les touristes aient découvert le lieu...

San Gimignano

Mis à part ce détail, le village est toujours aussi extraordinaire, avec ses tours construites par les riches bourgeois du temps : chacun la voulait plus haute que celle du voisin, et si possible lui prenant le soleil (on disait alors : fart superiore il suo asino, c’est le cas de le dire). Les tours étant de plus en plus hautes et s’effondrant régulièrement (il n’en reste plus que quatorze sur soixante-douze), les édiles de Florence interdirent toute construction plus haute que celle du Palazzo Vecchio !

Molinello

Dans le jardin de Molinello

Notre nouvelle Casa s’appelle "Le petit Moulin", une vieille demeure d’origine étrusque au cœur des Crete Senesi. Elle est gérée par toute une famille de soixante-huitards fatigués de la ville et reconvertis dans l’Agriturismo.

On a tout un appartement donnant sur la campagne siennoise, avec un beau jardin où il fait bon prendre l’air et discuter avec Alessandro ou son père, dans notre italien le plus pur.

Les Crete Senesi

Bien entendu, Crete ne veut pas dire crêtes mais argile, ce qui explique l’utilisation des terres cuites dans les constructions. D’ailleurs le paysage a complètement changé avec ses collines ravinées par l’érosion.

Collines d’argile

L’Abbazia di Monte Oliveto Maggiore

Le bâtiment est évidemment construit en briques rouges ; le grand cloitre est orné de fresques fort vivantes, réalisées par Signorelli au XVème siècle et qui retracent la vie de Saint Benoit. Elles ont tout d’une bande dessinée.

Fresque de Signorelli
Les mauvaises femmes amenées au couvent par Florent

_ Regardez par exemple cette peinture où le méchant Florent envoie de mauvaises femmes au monastère pour pervertir les bons moines (qui bien sûr vont résister à la tentation, grâce à Saint Benoit). En cliquant sur la photo, notez bien :
- Le bon gout de Florent (la femme en bleu est quand même assez canon...) mais quelle perversité ! (On se demande si le nom de Florent ne fait pas référence aux florentins, alors fort peu prisés des autres toscans).
- La stupéfaction du vieux moine au balcon.
- L’autorité de Saint Benoit, à gauche.

On profite de cette sainte ambiance pour assister à une messe chantée en grégorien par la communauté bénédictine.

L’Abbazia di Sant’Antimo

L’abbaye de Sant’Antimo

Nichée au cœur d’un vallon couvert de vignes et d’oliviers, entourée de cyprès, elle en impose par son architecture sobre et rigoureuse (romano-cistercienne, pour tout dire).

L’intérieur présente la même harmonie et la même sobriété, que JF préfère à l’exubérance baroque du romano-pisan (mais Jacqueline apprécie aussi le baroque) ; l’élégance des chapiteaux sculptés n’en ressort que davantage.

Pienza

Cette petite cité a été édifiée à la demande de Pie II (d’où son nom). Il a mis moins de trois ans pour faire construire sa cité idéale (1459- 1462) ; il est vrai qu’il contraignait ses cardinaux à y construire à leurs frais, ça aide !

La campagne toscane
Vue de Pienza


Mais à vouloir construire trop vite, les fondations ont été un peu négligées : le chœur du Duomo s’affaisse dangereusement, on a même pu constater la pente prise par les piliers...

Au demeurant, la cité est bien jolie, elle a d’ailleurs servi de décor au Roméo et Juliette de Zefirelli et les échappées sur la campagne toscane sont splendides (enfin une photo de cette campagne, que l’on n’arrivait jamais à saisir avec la lumière adhoc)

L’album photo des environs de Sienne

Sienne

Le gouvernement
Est-ce le bon ou le mauvais ?

Sienne a longtemps résisté à l’hégémonie de Florence, mais faute d’un cours d’eau lui permettant de développer les industries textiles de l’époque, elle a du finalement s’incliner...

La fameuse Piazza del Campo (en forme de coquille Saint-Jacques inclinée) garde la trace de ses heures de gloires : les 9 rayons de la coquille symbolisent les neuf gouverneurs qui la dirigeaient avec sagesse.

Le Palazzo Publico, siège du gouvernement, comprend une belle fresque de Lorenzetti, représentant le bon et le mauvais gouvernement. En ces temps là, on pouvait aisément distinguer (et éviter) le mauvais gouvernement, puisque les responsables avaient des petites cornes sur la tête ! Depuis lors, le marketing politique a beaucoup progressé.

Le Duomo

La façade extérieure est la plus surchargée de toutes celles que l’on a vues. Enfin, tous les goûts sont dans la nature.

Le Duomo de Sienne

Mais l’intérieur est remarquable à bien des titres :
- L’immense nef sombre avec ses colonnes de marbre noir et blanc.
- Le pavement en marquèterie de marbre. Et on a eu la chance de le voir car il est souvent recouvert pour le protéger.
- Une extraordinaire chaire en marbre sculpté, où la douleur des personnages est saisissante de réalisme (scène de la Crucifixion).
- La bibliothèque Piccolomini, avec de splendides livres enluminés et l’original des Trois Grâces, cette sculpture romaine que Michel Ange a souvent copiée.

La construction, déjà impressionnante, ne devait être que le transept de l’église prévue pour devenir la plus vaste de la chrétienté. Ce gigantesque projet n’a jamais vu le jour en raison :
- De la peste, qui a décimé la ville au milieu du XIVème siècle.
- De défauts de construction (encore un problème de fondations insuffisantes !).
- De quelques ennuis financiers (effondrement des valeurs ecclésiastiques suite à une forte baisse du marché des indulgences).

L’album photo de Sienne

Sur la route du retour...

Il est temps maintenant de quitter Molinello, de traverser le Chianti et de faire une dernière halte à Impruneta, la capitale de la terre cuite !
La Casa del Populo est surmontée d’une gigantesque étoile rouge, mais nous n’avons pas vu Peppone.

Il ne reste plus qu’à rejoindre l’aéroport de Florence puis Saint Exupéry, où la foule en délire attend les intrépides reporters.

Tintin sortant de l’avion

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